Un début de campagne 2020/2021 favorable aux maïs

Un début de campagne 2020/2021 favorable aux maïs

Après un début de printemps parfois difficile, les maïs connaissent des conditions de culture relativement favorables dans la plupart des zones de production d’importance.

Au Brésil, les conditions de fin de cycle du maïs safrinha (2e récolte, principalement destinée à l’export) ont été particulièrement favorables au Mato Grosso, principal Etat producteur, ce qui pourrait compenser les baisses de rendement dans les Etats du Sud, dues à une sécheresse prolongée au premier trimestre 2020.

Dans l’Union Européenne, après des craintes durant les semis, les pluies de mai et de juin, associées aux chaleurs en Europe centrale, ont permis un bon développement des cultures. Les conditions sont désormais très favorables, en Roumanie et en Bulgarie en particulier mais également en Ukraine et en Russie alors que les semis avaient pu y être réalisé dans le sec du fait du déficit hydrique hivernal. En revanche, le nord-ouest de l’Europe (nord-ouest de la France, Benelux, Nord de l’Allemagne) connaît encore un déficit hydrique marqué. Du fait de l’amélioration des conditions de culture dans la majeure partie de l’UE, la Commission Européenne, a, par rapport à mai, revu en hausse sa prévision de rendements pour l’UE de 2,6 qx/ha pour la situer à 82 qx/ha.

Aux Etats-Unis, les semis se sont déroulés rapidement et en bonne conditions, tranchant avec un printemps très difficile en 2019. Cependant, le nord-ouest de la Corn Belt commence localement à souffrir du sec et de la chaleur et les prévisions météo projettent un été plus chaud que la normale. Alors que le bilan américain devrait être très lourd du fait de la hausse des surfaces, les fonds non-commerciaux ont une position nette vendeuse très importante pour cette période. Les variations de la météo pourraient donc les inciter à couvrir leur position, un facteur de volatilité des cours.

Reprise difficile de l’activité économique

Si dans certains pays l’épidémie de coronavirus semble reculer, permettant le déconfinement et la reprise de l’activité économique, l’économie mondiale ne devrait pas échapper à une récession d’ampleur en 2020. Par ailleurs, les marchés s’inquiètent de la reprise de l’épidémie en Chine, avec de nouveaux foyers à Pékin, de son développement aux Etats-Unis, où elle touche désormais principalement la côte ouest, ainsi qu’en Asie du Sud (en particulier en Inde).

Cela contribue à limiter les hausses des cours des matières premières. Ainsi, cette situation pèse sur les cours du pétrole qui peinent à franchir le seuil des 40 $/baril alors que la récente hausse de prix semble plutôt tiré par les réductions d’offre que par une franche reprise de la demande.  Aux Etats-Unis, où les cours du maïs et le secteur de l’éthanol (40% en moyenne de la production américaine de maïs) sont intimement liés au cours du pétrole, la production d’éthanol a repris et les stocks ont diminué mais les opérateurs s’inquiètent de l’impact sur la durée de cette crise. Les marges des industriels restent faibles et des capacités de production pourraient être perdues. A date, l’USDA estime que près de 13 Mt de maïs n’ont pas été consommé du fait de la crise liée à l’épidémie et le rebond espéré pour la campagne 2020/21 pourrait être limité par les demandes d’exemption d’incorporation de l’éthanol dans l’essence de la part des producteurs de pétrole. De même, le secteur de l’alimentation animale a été touché par cette crise. Les abattoirs ayant été lourdement perturbés, du fait des nombreuses contaminations parmi les travailleurs. Les abattages de porcs et de bovins, s’ils ont rebondi, n’ont toujours pas retrouvé leur niveau d’avant crise

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