Des précocités adaptées à chaque territoire

Le maïs, des précocités adaptées à chaque territoire

Le maïs grain se cultive sur une grande partie du territoire grâce à une offre de précocité des variétés appropriée à la diversité des sommes de températures rencontrées. Son intérêt économique dépend du potentiel de rendement, lui-même conditionné par la ressource en eau. Le choix de précocité des variétés peut se poser dans un contexte d’économie d’énergie en séchage et de déficit hydrique en cultures irriguées et pluviales. L’intérêt du choix de variétés plus précoces est à discuter en fonction des pertes de rendements inhérentes à des cycles de végétation plus courts, des possibles économies de frais de séchage, d’eau d’irrigation, d’esquive de déficit hydrique et des récoltes plus précoces. Ces dernières permettent de libérer plus tôt les parcelles pour implanter la culture suivante, ou de réaliser des couverts de mulch ou de cultures intermédiaires.

La recherche variétale en maïs a permis d’élargir les choix en termes de précocité et d’améliorer les performances. Ainsi, les variétés précoces sont de plus en plus productives. De plus, la vitesse de dessiccation du grain a été améliorée par les sélectionneurs au cours des trente dernières années, grâce à des croisements de lignées avec des géniteurs à floraison plus tardive et maturation plus précoce. Ce critère est devenu stratégique lors du choix des variétés. Les nouveaux profils de variétés concernent tous les groupes de précocités en maïs grain. À même durée de cycle – du semis à la maturité physiologique (soit à environ 32 % d’humidité du grain), elles ont des floraisons plus tardives, du fait d’un nombre de feuilles plus élevé, ce qui améliore l’interception de la lumière.

Elles ont aussi des potentiels de nombres de grains par épi supérieurs, ainsi que des phases de croissance et de dessiccation du grain plus courtes, avec une très bonne aptitude au séchage sur pied. Les progrès en vitesse de dessiccation participent largement aux économies de séchage ainsi qu’au bilan environnemental.

 

L’ESQUIVE ET L’ÉVITEMENT PAR LA PRÉCOCITÉ À L’ÉPREUVE

Alors que la question du choix de précocité des variétés de maïs grain se pose peu en situation favorable, la réponse est plus nuancée en cas de risque de stress hydrique. Le suivi des données météorologiques historiques montre une augmentation significative des températures des 3 dernières décennies durant la période de végétation du maïs. Face à ce changement climatique, tout l’enjeu consiste à adapter la stratégie culturale :

  • Avancer la date de semis sans changer de groupe de précocité. La culture démarre son cycle plus tôt et atteint plus rapidement la phase de remplissage des grains. L’intérêt en matière d’économie d’irrigation reste très variable selon la répartition de la pluviométrie estivale et des températures.
  • Choisir des variétés plus précoces de manière à avancer les stades de développement les plus sensibles. L’enjeu est estimé, selon les années, entre 0 et 30 mm d’eau. Cette stratégie permet également de récolter le grain à une teneur en eau plus faible et donc de réduire les coûts de séchage. Cependant, cette stratégie revient à renoncer à un rendement supérieur avec des variétés plus tardives, en cas de bonne pluviométrie ou en année à déficit hydrique de début de cycle suivi d’un retour des pluies en août.

Si cette stratégie d’esquive permet de conduire un maïs en condition pluviale et de gérer un risque de stress hydrique, il reste cependant important de ne pas semer en sol trop superficiel. Il est impératif de disposer d’une réserve utile de plus de 100 mm. La limite d’avancement de la date de semis restera malgré tout conditionnée par le froid en début de cycle. Dans les régions les plus froides, il faudra être vigilant aux dernières dates de gelées. Le maïs y reste sensible jusqu’au stade 6/8 feuilles. C’est en effet à ce stade que se réalise l’initiation du nombre de rangs sur l’épi : une gelée importante impacte le rendement. Rappelons également que la croissance du maïs se fera à partir de 6 °C. Il convient donc d’attendre que les températures se réchauffent pour implanter le maïs dans les meilleures conditions. Le froid de début de cycle limitera la croissance et exposera la plante plus longtemps aux éventuels ravageurs (notamment les taupins).

< Retour à la liste des actualités